Budapest : Dieu, les muséums et moi

Où je vous parle du dentier de mon grand père, de l’arche de Noé et de pet. Comme dirait Aimé Jacquet, revenons aux fondamentaux.Pour ceux qui passent par ici pour la première fois et qui voudraient lire le début de notre séjour à Budapest, c’est ici et ici.

Produits chimiques et prothèses buccales

C’est dit, notre troisième journée sur le sol hongrois sera consacrée à mes deux grandes passions (à l’exception de manger et boire de la bière bien entendu) : les Muséums d’Histoire Naturelle et les jardins botaniques.

Je suis donc toute gaie en me réveillant, même avec le réveil : ma migraine de la veille est passé, j’ai bien dormi et surtout, notre programme de la journée est maxi-chouette.

Mais notre premier objectif reste tout de même de manger (je vous ai dit que c’était une passion) (une passion nécessaire à ma bonne humeur), et de boire un thé.

Nous nous arrêtons donc dans une boulangerie où tout nous fait de l’œil depuis trois jours que nous passons devant chaque matin : feuilletés divers, hotdogs pleins de fromages (mais dont malheureusement, la saucisse est sucrée…), pâtisseries bizarres mais vraiment jolies…

Je craque sur un énorme truc rose et blanc en forme de cœur en gloussant d’excitation comme une dinde (mais quelle surprise!).

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C’est joli! J’en veux!

Excitation qui va retomber approximativement à un mètre de la sortie une fois que j’aurais croqué dedans. Ma bouche est complètement colmatée par une matière collante m’empêchant presque de respirer et je m’aperçois  que « Mais… c’est dégueu ! ». Goût fraise chimique et meringue ratée, ça ne fait pas bon ménage. Déception intense au niveau de mes papilles. Je me suis encore fait avoir.

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Ce qui se passe dans ma tête à ce moment là? « merdemerdemerdemerdemerdemer… »

En effet, les pièges marketing et moi on a toujours bien fonctionné ensemble, depuis le jour où, petite, mon frère et moi avions tanné nos parents pour qu’ils nous achètent le nouveau sirop au Bubble gum dont on avait vu la pub à la télé. Ils ont fini par céder après des semaines de harcèlement genre guérilla suppliques de notre part à l’unique condition que « vous boirez tout ! ».

« Promis ! » on avait dit.

Au premier verre, le goût était tellement chimique que j’ai cru sur le moment que mes yeux allaient tomber. J’ai catégoriquement refusé de réitérer l’expérience par la suite et n’en ai plus jamais bu. Mon frère non plus.

Heureusement, mon grand-père en visite quelques semaines plus tard nous a sorti de l’impasse où le patronat (mes parents) et les syndicats (mon frère et moi) étaient englués puisque nous refusions d’en re-boire (vu que c’était dégueu) et qu’ils nous rappelaient qu’on avait promis.

Curieux de nature, il a voulu goûter le contenu de cette bouteille vert fluo et violette (couleur bubble gum donc)(ou pas) et vu qu’il avait des goûts étranges, il a trouvé ça délicieux. Mes parents la lui ont donné volontiers. Lui, il s’est tourné vers nous et, en agitant la bouteille « je m’en servirai pour nettoyer mon dentier ! ». Depuis ce jour, dès que je trouve un truc mauvais, je cherche quelqu’un qui a un dentier à nettoyer (les métaphores sont mes amies).

Mais revenons à Budapest où je suis fort marrie de mon choix pâtissier et où, après l’avoir décollée de mon palais au prix d’intenses efforts, j’ai stocké toute ma première bouchée dans ma joue telle un hamster (mais femelle. Un hamster dame donc, huhuhu).

Je me suis tourné vers mon amoureux avec un petit regard en dessous (genre Chat Potté dans Shrek, vous voyez ?), m’inquiétant intérieurement de l’état de son dentier métaphorique.

Échec.

Insensible, il m’a regardé froidement et s’est mis à ricaner en voyant ma tête (au bout de quatre ans, il sait comment je fonctionne malheureusement, je ne peux plus lui enrouler le jambon comme je veux).

Je n’avais même pas eu le temps de prononcer un mot (vu que mes mâchoires étaient toujours plus ou moins collées par l’Immonde Meringue) qu’il m’a lâché, sans pitié : « Ah non ! Tu assumes maintenant ! ».

Aucun soutien.

Bon.

Où l’on va à New-York en métro

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J’ai dégluti avec difficulté et puis nous sommes partis pour notre objectif thé : le Café New York (et moi j’ai profité de la marche pour dissimuler l’IM au fond de mon sac à main) (oui je suis du genre à choisir plutôt l’esquive en cas de problème, mais je suis aussi du genre à détester jeter de la nourriture).

Dans notre guide, il était dit que c’est l’un des plus beaux cafés la ville.

Je veux bien le croire.

Rien que le bâtiment est magnifique et mon reflet dans la vitrine me renvoie au début du 20e.

J’entends presque ma robe imaginaire virevolter autour de mes chevilles et mon ombrelle (tout aussi imaginaire) se cogner dans les hauts-de-forme (encore plus imaginaires) des passants pressés.

J’avoue qu’en arrivant devant, j’hésite un peu à rentrer dans un truc aussi luxueux.

« Attends », je chuchote à mon amoureux, « y’a un portier, un majordome derrière son petit guichet qui place les gens et des dorures PARTOUT ! T’es sûr qu’ils ne vont pas nous jeter ? »

(et puis surtout, j’ai les mains et la bouche plutôt pégueuses à cause de l’Immonde Meringue, qui est maintenant tapie au fond de mon sac, attendant le moment de faire une nouvelle victime innocente)

On hésite deux secondes, mais on finit par prendre notre courage à deux mains. Je me redresse, ajuste mon chapeau et ma marinière de bonne petite française et, bras dessus bras dessous, nous entrons.

Glups ! C’est VRAIMENT chicos.

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Le petit dèj en toute simplicité

Mais on est venu pour boire le thé, alors boirlethons !

Un thé et un cappuccino plus tard, nous sirotons nos boissons chaudes entre des hommes d’affaires Ouzbeks et des touristes coréens. On m’a apporté un assortiment plutôt classe à base de petit pot de miel et de quartier de citron emballé dans du tulle pour que les pépins ne tombent pas dans mon délicat breuvage.  Mon amoureux, quant à lui, a eu des petits sablés avec son café.

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Nous passons une petite heure à nous regarder dans le blanc des yeux (assez niaisement, il faut bien l’avouer), à discuter et à nous faire des bisous ou des petits guillis en gloussant puis nous repartons pour ajouter encore un musée au mur de ma collection mentale : le musée hongrois des sciences naturelles.

Musée caché, musée cochon

Je l’avoue, quand je découvre un nouvel endroit (a fortiori une grande ville), l’un de mes petits plaisirs est de fouiller dans les dépliants, les livres et les offices du tourisme pour dénicher les musées chelous à base de bocaux de formol, de plantes séchées, et/ou de dinosaures où je sais que 1 – je vais m’éclater, 2 – il n’y aura pas des masses de touristes non plus. Et vous pensez bien que les MHN (Muséum d’Histoire Naturelle pour les non-initiés) sont les premiers que je cherche.

Eh bien cette fois-ci, j’étais presque persuadée qu’il n’y en avait pas à Budapest tellement j’ai dû fouiller pour le trouver : pas de site internet (en fait il ne sort pas dans les recherches en français et en anglais. Il faut taper son nom en hongrois pour le trouver : Magyar Természettudományi Múzeum)(MTM) (vous avouerez qu’on ne risque pas de tomber dessus par hasard), pas de photos (celles qui sortent sont celles des autres musées de Budapest) et pas d’articles sur les blogs. A peine une page Wikipédia, mais elle n’a qu’un titre et toutes les sections sont vides… Alors quand j’ai trouvé le MTM dans le guide, ça a été une petite victoire!

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Après avoir erré dans la moitié de la ville en métro en nous trompant à la fois de sens et de station (vu qu’elles s’appellent toutes presque pareil) (par exemple ces trois-là : Ferenc körút, Ferenciek tere, Deák Ferenc tér), nous arrivons enfin devant et nous entrons. Je suis super impatiente !

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Au premier étage, je mon encéphalogramme est quasi-plat.

Des cailloux, des cailloux et encore des cailloux.

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… et toujours des cailloux

J’aime pas les cailloux.

Je crois sérieusement qu’il n’y a pas grand-chose sur terre que je trouve aussi ennuyeux que la géologie.

Heureusement, vers la fin, on trouve quelques explications sur les dinosaures et, chose remarquable, LES RECONSTITUTIONS ONT DES PLUMES !

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Dino à plumes!
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De plus près.

Dis Tante Marie, pourquoi c’est cool?

*ton professoral*

Alors qu’on sait depuis des années maintenant que les terribles lézards avaient des plumes (et que donc les oiseaux sont leurs descendants directs) (et après on s’étonne que j’ai peur des poules), c’est encore vraiment peu courant de trouver ces représentations dans les musées ou les livres et peu nombreux sont les gens à le savoir dans la population. Pour ceux d’entre vous que ça intéresse, Wikipédia vous en parle assez bien et vous fournit des lien intéressants pour aller plus loin.

Enchantée, je continue la visite avec un a priori plus positif et nous montons au 2e et dernier étage du musée. Au fur et à mesure que nous gravissons les marches, une grande construction en bois prend forme juste à l’entrée de l’escalier.

« Cool » je me dit, « une chouette scénographie ! ».

Mais quand, arrivée sur la dernière marche, je vois de quoi il s’agit, je suis outrée.

C’est une arche de Noé.

Une putain D’ARCHE DE NOE.

 DANS UN LIEU DE CULTURE SCIENTIFIQUE !

Merde alors.

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Kikou la girafe.
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Et tout ce petit monde qui embarque bien gentiment

Le créationnisme étant aux sciences naturelles ce que le porno est au sexe (c’est à dire un tas de mensonges où tout est plus facile que dans la réalité), j’ai les boules (et malgré les apparences, cet aphorisme n’est pas de Victor Hugo mais de Marie B. 😉 ).

Dis Tante Marie, pourquoi c’est PAS cool ?

Dans la bible, Noé est l’un des patriarches. Accessoirement, c’est aussi lui qui a sauvé la Création sur ordre du vieux barbu. Et comment il a fait ça ? Eh bien il a pris deux animaux de chaque et il a embarqué tout ce petit monde sur un gros bateau pour survivre au déluge. Une fois celui-ci fini, tout le monde a pu s’égayer joyeusement, reprendre sa vie et « croître et se multiplier » sur une terre propre et neuve où les vilains avaient été éradiqués.

Le problème avec cette histoire, c’est la question de la consanguinité.

Repeupler la Terre avec UN SEUL couple de chaque espèce implique que les descendants et les ascendants se reproduisent entre eux, de même que les frères et sœurs. En terme de diversité génétique, on a vu mieux.

Et quand il n’y a pas de diversité il y a quoi (que ce soit pour les humains ou les animaux hein, tout le monde dans le même bateau, si j’ose dire, hinhinhin) ? Beaucoup de grossesses non menées à terme, des tares (maladies génétiques, difformités physiques…) qui apparaissent beaucoup plus souvent…

Bref, que du joli. (ma grand -mère dirait « ah bah c’est du propre!»).

Quand on sait que, toujours selon la bible, Noé, sa femme, ses fils et leurs femmes seraient les ancêtres de toutes l’humanité, on commence à se demander si ce n’est pas la raison pour laquelle ça part un peu en couille en ce moment…

Enfin bref, l’histoire de l’arche de Noé est un modèle non viable scientifiquement parlant. Et en voir ainsi une illustration dans un lieu qui est sensé diffuser les connaissances et découvertes scientifiques sans s’occuper de politique ou de religion, j’ai trouvé ça plus que choquant. J’ai trouvé ça angoissant.

A l’intérieur, des caisses vitrées contenant des planches d’herbier, des primates et des oiseaux en cage… Ainsi que quelques panneaux, malheureusement non traduits en anglais. Je n’en comprend que le titre et ça parle de biodiversité, ce qui semble être une bonne chose dans un musée (tout dépend de la manière de traiter le sujet bien sûr).

C’est sans doute LE moments où j’ai le plus regretté de ne pas être « fluent » en magyar. L’intention semble (et j’insiste sur ce mot, vu que je ne connais pas le propos) bonne, parler biodiversité, protection/extinction des espèces, mais pourquoi une référence si évidente à la religion et à cet épisode de la Genèse ? POURQUOI?

Après ça, un peu sonnée, j’ai continué ma visite.

Le sens de l’exposition, circulaire, suit un parcours à la fois chronologique et géographique : les différentes périodes géologiques, les fossiles, les différents premiers hommes, et notamment ceux du territoire hongrois. D’ailleurs, l’un des dispositifs qui m’a le plus plu, c’est ce miroir dans la vitrine des bustes où le visiteur se voit  au milieu des lignées de nos ancêtres. Très poétique, et aussi une chouette façon de dire qu’on est tous plus ou moins cousins.

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Parmi mes ancêtres (ou les tiens)

Et puis sur la fin, l’expo montre les différents milieux naturels du pays : aquatique, forestier, montagneux, steppique… Et pour finir la nature urbaine.

Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas tout compris au propos de l’expo puisque tous les panneaux n’étaient pas traduit. Ce qui m’amène à évoquer l’importance de la communication visuelle, de la scénographie dans un musée. Quand, comme moi, à Budapest, on se retrouve dans la position de celui qui  ne « sait pas lire », tout ce qui reste pour se construire un propos qui ait du sens, c’est ce que l’on voit et ce que l’on en comprend.

Et je ne suis pas sûre de ce que j’ai vu.

Parce que je reste très étonnée que la référence si évidente à la religion ait une telle place dans un musée de sciences. Est ce que les scénographes voulaient dénoncer l’influence de la religion sur la science? Est ce qu’au contraire, ils exprimaient leur croyance que toute vie venait de l’Arche de Noé?

C’est ce que moi, personnellement j’y ai vu, et je n’ai pas aimé ça. J’insiste sur ce mot car ceci n’est MON avis. D’autres y verront ce qu’ils voudront, du haut de leurs croyances personnelles, de leur bagage culturel et aussi, ne nous voilons pas la face, de leur connaissance du maggyar.  Mais je reste perplexe, car à côté de ça, l’exposition montre des dinosaures à plumes, des mammouths… Alors ce sera pour ce coup ci une conclusion de normande : je ne sais que penser de ce musée et si vous voulez vous faire une opinion, allez le visiter. Et puis tant qu’à y être revenez ici me dire ce que vous en avez pensé, j’adorerais entendre d’autres analyses à ce sujet.

Complètement idiomes

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Le jardin botanique de Budapest, un bel endroit au calme

Pour nous changer les idées, nous sommes ensuite allé pique-niquer au jardin botanique de la ville. Nous y étions quasiment seuls et avons passé le repas à ricaner grassement en faisant des blagues sur le buste juste devant nous dont une plaque  sur le piédestal annonçait : « Machin (le nom du type ) emlékul ». Sans doute que ça ne veut pas dire pareil en hongrois mais nous, ça nous a bien fait rire.

D’ailleurs, après avoir lu nos déboires au muséum et tant qu’on en est à parler idiomes, vous vous demandez peut être comment on s’est débrouillés dans ce pays dont on ne parle pas du tout la langue et où les habitants parlent peu anglais (ou peut être que vous ne vous demandez rien et que vous vous en foutez. C’est votre droit).

Eh bien, en ce troisième jour de voyage, je commençait à reconnaître des rudiments de hongrois en écoutant la voie du métro. Et j’étais très fière de savoir dire « gare » (palyaudvar), « prochaine station » (kevetkeuzeu mégaaaalo) et « bains thermaux » (ou « piscine » ?) (gyorgyfurdö).

De la même manière, après ce déjeuner passé à explorer le monde des blagues sur les gens qui aiment les culs, mon amoureux et moi avons commencé à voir la racine « emlek » sur d’autres monuments et nous en avons donc déduit que ça avait rapport avec le souvenir/la mémoire. Nous progressions à grands pas.

Le reste du temps, à l’écrit ou à l’oral, on notait bien certaines similitudes avec le basque et on attrapait parfois des mots empruntés à l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou le français mais ça ne nous empêchait pas d’être dans le flou le reste du temps je vous rassure. On est encore loin de regarder les séries en VO.

Par contre, comme dans tous les pays, j’ai très vite appris à parler bouffe : je traduis manitenant très très bien les parfums de glaces sans avoir besoin de recourir à la bonne vieille méthode des gens qui ne savent pas lire : regarder les dessins. Je reconnais les mots « chocolat » (l’un des seuls mots que je connais dans (presque) toutes les langues, avec « bière »), citron, fraise, lavande…

Douche écossaise hongroise

Après toutes ces aventures et vu que nous étions fort las d’avoir marché pendant des heures, nous avons mis à exécution notre plan désormais bien rodé : le repli vers une piscine d’eau chaude. Mon amoureux tenait la carte et moi je suivais sagement, ce qui est rare. Habituellement, on est plutôt du genre commandement bicéphale.

Mais dans un lieu inconnu, c’est vraiment super confortable de se laisser guider par quelqu’un qui est déjà venu et qui a une idée du plan de la ville en tête.  Moi il m’a fallu trois jours ne serait-ce que pour m’habituer aux sonorités de la langue, alors si j’avais dû en plus utiliser le peu de cerveau que me laissait la chaleur pour lire une carte, il ne serait plus resté grand-chose…

Malheureusement, c’est à ce moment-là que la masse d’air chaud qui stagnait sur la ville depuis le début de notre séjour a rencontré une masse d’air froid venue d’on ne sait où et que PAF (non, ça n’a pas fait des Chocapic), on s’est pris un orage glacial sur le coin de la trogne.

C’est donc gelés, trempés et en courant que nous sommes arrivés au Szent Lukacs Gyorgyfürdö et qu’ils deviennent aussitôt mes préférés : ils sont super beaux, il y a très peu de touristes et… en plus, l’entrée est gratuite puisque nous avons la Budapest Card ! Un seul petit inconvénient à signaler : ils shlinguent. Genre vraiment.

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Source photo. Le bassin que vous voyez ci-dessus est à 40°C. On dirait pas comme ça, mais c’est très chaud. Au fond à gauche, la fontaine d’où jaillit l’eau (à 40°C donc). Les gens viennent en boire. Moi j’ai pas pu, à cause de l’odeur.

 

Qui qu’a pété ?

Ben comme je vous l’ai expliqué dans mon premier billet sur cette jolie ville, il se trouve que de très nombreuses sources jaillissent à Budapest, et chacune à ses propriétés propres. Celle de Szent Lukacs est riche en souffre. Et qui dit souffre dit berk.

C’est ainsi que, pour finir la journée et nous réchauffer, nous avons mijoté trois heures dans une eau sentant le pet et l’œuf pourri et nous en étions quand même bien contents. Pour vous résumer vulgairement la situation : c’était le pied. On changeait de temps en temps de bassin, dehors (être dans l’eau chaude quand il pleut dehors, c’est génial) ou dedans, alternant entre les eaux à 32, 36, 40 et 24 °C ainsi que le sauna et le hammam.

Pendant ce temps, en regardant autour de moi, je commençais à développer une théorie sur les établissement thermaux, mon cerveau semblant être stimulé par la vapeur (quand il ne s’endormait pas sans prévenir) : les bains sont des lieux de socialisation. Personne n’est sur son téléphone (par chance, ils ne sont pas encore étanches), tout le monde parle entre soi, certains lisent et d’autres jouent aux échec, le tout à voix basse sur fond de glouglou d’eau. C’est très agréable, ce calme.

J’adorerais que ce genre d’endroit/d’habitude existe en France, mais j’ai l’impression que c’est plus une culture des pays du froid : se regrouper pour se réchauffer et cocooner. Quoique rien ne semble perdu : il n’y a qu’à voir la façon dont le hygge fait parler de lui ces temps-ci (pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, lire cet article, que j’ai d’ailleurs partagé sur ma page Facebook pour ceux et celles qui m’y suivent ).

Mais après la journée que nous venions de passer, toutes ces considérations en sociologie de cuisine ne m’ont pas empêché de sombrer : je vais pas vous mentir, je me suis endormie dans l’eau, puis dans le hammam, puis dans le tram qui nous ramenait à l’hôtel.

C’est donc complètement ensuquée que je me suis effondré sur mon lit pour sombrer dans un sommeil plus que profond, mais avec tout de même un sourire de petite fille ravie.

Ma dernière pensée?

« Demain, on va chez Sissi ».

Et puis rideau.

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Un petit aperçu pour vous faire patienter, car vu mon rythme de publication ces derniers mois, qui peut dire quand viendra le prochain article…


9 réflexions sur “Budapest : Dieu, les muséums et moi

  1. Super retour sur la toile, avec de l’humour, de l’absurde, du décalage, bref, j’aurais presque envie de visiter l’arche de Noé WTF !!!! avec toi !!!! Merci d’avoir rendu un portrait si vivant de Budapest, avec ses odeurs de glaces et pets !!!

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  2. Cela fait un bail que Budapest est sur ma liste des destinations à découvrir… Pas sûre que j’y aille dans les prochains mois, m’enfin, ton article me donne un avant-goût ! J’avoue moi aussi un penchant pour les museums d’histoire naturelle… Ici il est en mode « crise requin », avec une énorme expo sur les requins à travers les millénaires et les légendes.
    Bon et sinon merci pour l’info à propos des plumes, j’ai appris quelque chose !

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  3. Hello 🙂 J’ai hâte de lire la suite ! Surtout la partie sur le chateau de Sisi !
    Je pars à Budapest dans 15 jours et je voudrais savoir si le chateau vaut vraiment le détour ! Est-il vrai que l’on peut se prendre en photo en costume d’époque ? c’est pas donné je suppose ??

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    1. Bonjour! Alors la suite arrive, même si je ne sais pas quand. Par contre, le château de Sissi est génial et oui, il vaut vraiment le détour, et ses jardins aussi. Moi j’ai beaucoup aimé et j’étais très émue.
      C’est vrai aussi qu’on peut se prendre en photo en costume d’époque. Par contre, nous ne l’avons finalement pas fait car
      1 – c’était super cher! (genre 25€ la photo)
      2 – les costumes était moches. Genre costumes que tu peux acheter chez la Foir’fouille, en polyester moche.Enfin bref, ça ne faisait pas du tout illusion même sur les photos en sépia. Je déconseille carrément.

      Bon voyage, j’espère que tu viendras nous raconter comment c’était!

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